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Irezumi, l’évolution du traditionnel japonais

Traditionnel japonais

Au pays du soleil levant, le tatouage traditionnel japonais est une pratique ancestrale. Apparu dès la préhistoire, il servait de rituel dans ses débuts. Appartenance sociale ou ornement, il offrait également une protection spirituelle. Son image évolua avec le temps. Irezumi, se traduisant par « insertion d’encre » vit le jour à l’ère Edo (1603-1868). Vite associé aux Yakuzas ces dernières années, le tatouage fut mal vu au Japon. C’est bien là que l’on voit apparaître la première différence entre Orient et Occident. Le tatouage là-bas y est présent mais généralement caché, alors que dans le reste du monde, nous exhibons avec fierté nos tatouages.

L’ORIGINE

Au Japon, l’origine du tatouage n’est pas totalement connue. C’est simplement une pratique ancestrale qui s’apparente aux allongements des oreilles de certaines tribus africaines. On sait simplement que les irezumi, tatouage japonais, remontent à la préhistoire du Japon. C’est en découvrant les statuettes Dogû et Haniwa que l’on vit apparaître les premiers signes en apercevant des décorations incisées sur celles-ci.

Certaines régions éloignées perdurèrent la tradition jusqu’à l’époque moderne. C’est ainsi qu’au sud du Japon, dans les îles Amani Ôshima, les femmes se faisaient tatouer des hajichi sur les mains. Allant du bout des doigts jusqu’au coude, les tatouages faisaient office de rites de passage en indiquant que la femme en question était mariée. Une fois morte, le hajichi devait la protéger d’une vie de souffrance dans l’autre monde.

Traditionnel japonais

On pouvait également apercevoir le tattoo chez les Aïnous au nord du Japon. En revanche, en plus d’être tatouées sur les mains, les femmes se tatouaient également autour de la bouche. Cela permettait de montrer son rang social, de s’embellir et d’obtenir une protection spirituelle. Quant aux hommes, ils étaient tatoués sur le visage et le corps pour afficher leur appartenance à un clan mais également pour représenter le métier qu’ils exerçaient. Peu à peu au VII siècle, le tatouage « beauté » disparut pour laisser place à la mode des vêtements et du parfum.

Traditionnel japonais

L'ÈRE EDO

Il fallu attendre l’ère Edo (1603-1868) pour voir le tatouage traditionnel japonais renaître. Dans un premier temps, ce sont les courtisanes dans les quartiers de plaisir qui relancèrent le irezumi. En effet, elles se tatouaient le nom de leur amant après s’être juré amour éternel. Par la suite, certains corps de métier comme les hikyaku (coursiers) et les tobi (ouvriers en construction) optèrent pour le tattoo. En effet, pour une meilleure liberté de mouvement, ils travaillaient avec un simple pagne. Et pour ne pas se sentir gênés, ils recouvraient leur corps de tatouages. Les tobi notamment ont vite été un symbole pour les Japonais. En effet, ces grimpeurs agiles, préparaient et maintenaient l’ordre des festivals jusqu’à lutter contre les incendies. Leur influence était-elle que les riches des quartiers finirent par payer leurs tatouages.

Symbole positif, le tatouage fit naître un nouveau métier : le hori shi. Avec l’apparition de ces tatoueurs professionnels, les simples dessins de personnages finirent par se transformer en motif plus grand et plus complexe. Par suite, ce sont les kyôkaku, des chevaliers de rues qui utilisèrent le tatouage comme symbole. Comparables à Robin des bois ils protégeaient les faibles contre les élites. Ces ancêtres des Yakuzas occupaient une place importante dans la culture populaire d’Edo, anciennement Tokyo.

IREZUMI POUR MARQUER LES CRIMINELS

Néanmoins, vers le début du 18ème siècle, l’irezumi finit par marquer les criminels. Sur les bras ou sur le front pour plus de visibilité, il servait à les punir de manière éternelle. Ce qui entraîna naturellement une mauvaise image du tatouage au Japon.

Mais c’est réellement à la fin du 19ème siècle que l’irezumi vit ses pires années. À la suite de l’effondrement du shogunat et à la restauration de Meiji quelques années plus tôt, le gouvernement entama la construction d’un État moderne en s’inspirant des occidentaux. Le pays ouvre ses portes au monde, les voyageurs et marins commencent à affluer.

Surpris par les us et coutumes japonaises, les étrangers se questionnèrent. Pour éviter de s’afficher comme un pays arriéré, le gouvernement décida en 1872 d’interdire le tatouage. C’est alors que l’idée de cacher l’irezumi sous ses vêtements est né. Cette invention renforça le mythe spirituel du tatouage japonais.

Mais retournons chez les peuples éloignés. Chez ces habitants, où le tatouage est sacré, la transition est difficile. Obligés d’abandonner leur coutume et leur héritage culturel, certaines tribus continuent de se faire tatouer en secret. Rapidement découverts, leurs tatouages se faisaient enlever chirurgicalement ou à l’aide d’acide. Malheureusement, à la suite de ça, la pratique de l’irezumi disparut complètement de ces régions.

LES HORI SHI

Mais qu’en est-il des hori shi ? Perdant peu à peu leur métier, les talentueux tatoueurs se doivent de trouver une solution. Sans compter que le nombre d’étrangers souhaitant obtenir un précieux irezumi lors de leurs voyages au Japon ne cesse d’augmenter. Considéré comme exotique, des personnalités comme le futur Roi Georges V du Royaume-Uni ou encore le prochain empereur de Russie Nicolas II succombent au charme des tatouages japonais. En plus des marins, des journaux britanniques et américains publient des récits de voyageurs tatoués au Japon. Les irezumi éveillaient la curiosité.

C’est alors que plusieurs choix s’offrent aux hori shi. Le premier est de continuer à exercer leur métier clandestinement. Sous des enseignes de peintres d’enseignes ou fabricants de lanternes, les tatoueurs se placent stratégiquement près des ports. L’autre partie des hori shi décide de s’expatrier. Singapour, les Philippines, Hong-Kong, l’Inde, la Thaïlande, la Grande-Bretagne mais encore les États-Unis sont des destinations privilégiées. C’est notamment grâce à ces tatoueurs que le rayonnement des irezumi s’exporte au monde.

Il faudra attendre 1948 pour que le Japon lève l’interdiction des tatouages. C’est sous l’occupation américaine d’après-guerre que les hori shi refont surface, surtout autour de la base navale de Yokosuka. Les motifs japonais se font rares, les soldats optant plutôt pour des motifs occidentaux traditionnels. Les tatoueurs japonais voir leur nombre de commandes augmentées pendant les guerres du Viêtnam et de la Corée.

LES ANNÉES 70

Néanmoins, c’est bien dans les années 70 que les hori shi prennent de l’ampleur. Au fur et à mesure des années, les jeunes japonais succombent au charme des irezumi. Si bien que les Yakuzas s’en servirent de marque de fabrique. Calquant la tradition sur leurs ancêtres les bakutos, la mafia japonaise utilise le tattoo comme signe distinctif du crime organisé.

À travers cet art, ils prouvaient leur appartenance et leur allégeance à leur clan et permettait d’exprimer courage et valeur en se marginalisant de la société. Ils privilégiaient des tatouages recouvrant le dos, les fesses, les jambes, ainsi que le torse et les bras. Aujourd’hui, les Yakuza optent plus pour des tatouages discrets afin de se fondre dans la masse.

LE TRADITIONNEL JAPONAIS D’AUJOURD’HUI

Souvent relié à l’image des criminels, le tatouage au Japon n’est pas forcément bien vu. En revanche, la vision moderne évolue et l’irezumi commence à retrouver ses lettres de noblesse. On privilégiera néanmoins des petits tatouages discrets. Ceux recouvrant le corps ont tendance à effrayer. Il est même possible de voir des bains publics, salles de sport et onsen exclurent les personnes tatouées. Des discriminations à l’embauche sont encore présentes dûes aux tatouages. Il y a encore quelques mois, le tatouage était pratiquement illégal. Les salons étaient cachés et si l’on voulait se faire tatouer, nous avions rendez-vous dans un lieu autre que le salon, puis une personne vous accompagnait jusqu’au tatoueur en toute discrétion. Cette interdiction est maintenant abolie et tend vers une évolution positive du traditionnel japonais.

LA SIGNIFICATION DES TATOUAGES

La Carpe Koï : courage, chance et Japon
Le Dragon : sagesse, générosité et force
Le Tigre : courage, la force et la longévité.
Le Chrysanthème : volonté, caractère et perfection
Le Phénix : l’immortalité et le renouveau, il défie la mort et célèbre la vie.
La Fleur de cerisier : le côté éphémère de la vie
Le masque du Démon Oni : il punit l’injustice, le mal et protège.
Le Lotus : compréhension, éveil spirituel, connaissance.
Le Serpent : gardien des richesses, il protège le trésor et chasse la maladie. Il représente la guérison.
La Geisha : la beauté et l’élégance
Le Samouraï : l’honneur, le sens du devoir, le sacrifice et la loyauté.
Le Baku : créature légendaire qui se nourrit des cauchemars, il protège des pensées sombres et des esprits malins.

ET CHEZ ANOMALY ?

Nous avons l’immense chance d’avoir parmi nous Jo Lhemann, artiste tatoueur depuis plus de 12 ans. Ce dernier est spécialisé dans le tatouage traditionnel japonais. De plus, il vous propose des concepts que vous pouvez retrouver juste ici. Ce sont des projets authentiques, uniques et adaptables. Par ailleurs, il serait ravi et honoré de vous rencontrer pour parler d’un projet ou de concrétiser l’un de ces concepts. En attendant, on vous laisse sur quelques réalisations de JO sur le style du traditionnel japonais.

tatouage japonais
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